Le papier n’est plus le seul support sur lequel l’image se révèle. Il vous suffit de naviguer sur internet pour constater que l’image peut rester à l’état de pixels, immatérielle. À l’ère des réseaux sociaux, l’image est presque devenue une monnaie d’échange entre des utilisateurs toujours plus nombreux.

Dans ce contexte, n’y-a-t-il pas un risque d’amnésie numérique ? En se focalisant sur les images virtuelles, nous mettons nos facultés de mémorisation à rude épreuve. Contraints d’emmagasiner toujours plus d’images, nos propres souvenirs deviennent labiles. À travers mes photographies, je met en lumière l’équilibre qu’il convient d’entretenir entre le désir de partager chaque moment et la nécessité de vivre l’instant présent. Comment faire ?

Le remède est simple. Loin d’abandonner l’idée de se fabriquer des souvenirs, nous pouvons inventer des façons nouvelles de les consigner. Pour plus tard. Tenir un journal, prendre des photos… Toutes ces activités nécessitent une action de notre part, une présence. Et parfois, il suffit juste de poser l’objectif et d’être là.